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11 septembre 2014 4 11 /09 /septembre /2014 12:35

 

 

 

 

 

 

 

 

 

III. PEUT-ON LUI APPARTENIR D'UNE AUTRE MANIERE ?

 

 

Sixièmement. L'accès à l'âme de l'Eglise

 

 

1.A l'opposé de la situation exceptionnelle des martyrs, les non-chrétiens représentent un cas quantitativement incommensurable. Avant que nous nous penchions sur leurs dispositions intérieures, il est indispensable de dire que celles-ci s'inscrivent sur un arrière-fond théologique décisif. Le Dieu Catholique est le seul Dieu. Tout être humain qu'il a créé doit devenir catholique. Le Dieu de la Révélation chrétienne est Justice et Miséricorde. Tout homme est créé pour traverser la Réalité surnaturelle de Pâques. C'est donc à l'aune de cette vocation exclusive, scellée sur la nature humaine que doit être considérée maintenant l'attitude de l'homme, spécialement dans le cas particulier de celui qui ne pouvait pas recevoir l'information chrétienne.

 

 

2.A la lumière des observations énoncées supra,il faut se référer à une intuition subconsciente présente en tout individu de toute culture, région et époque. Pie XII (Mystici corporis) évoque ceux qui « par un certain désir et souhait inconscient, se trouvent ordonnés au Corps... ».

 

Or «Je veux voir Dieu ! » disait Sainte Thérèse d'Avila: n'est-ce pas là exprimer, de façon catholique, ce désir qui est présent en tout homme de manière quasi-instinctive? Lorsque les hommes relient à leur conscience morale, ce désir, perçu de manière syncrétique, ils l'analysent en une adhésion à un Dieu rémunérateur de leur conduite.

 

Les plus conséquents et les plus sincères d'entre eux pensent alors qu'ils doivent d'une certaine façon mourir contemplativement, moralement, à eux-mêmes, et du moins mortifier leurs désirs sans freins naturels. Ils pourraient emprunter la voix de Sainte Thérèse et dire avec elle : « je veux mourir, parce que pour voir Dieu, il faut mourir». Cette attitude métaphysique élémentaire et cette règle morale peut être discernée en nombre de religions non-chrétiennes, comme aussi chez les sages socratiques oui stoïciens.

 

 

3.Cette intuition fondamentale peut autoriser à rattacher le cas des non-chrétiens à celui de ceux qui sont morts physiquement pour la Foi, en permettant de discerner chez certains d'entre eux, ceux qui auraient voulu être Chrétiens, s'ils avaient pu être instruits de la Foi, et ce dans le mesure où ils voulaient faire mourir «le vieil homme» en eux, afin de «voir Dieu». Alors que les martyrs n'ont pas joui de l'occasion temporellede recevoir le baptême, il existe parmi ces non-chrétiens, ceux qui n'ont pas bénéficié de l'occasion spatialeen quelque sorte de naître dans une aire culturelle où l'Evangile leur aurait été plus accessible. Dans la mesure qui leur a été donnée, ils ont pu, ou du moins voulu, prier Dieu comme le Vrai Dieu doit être prié, pratiquer l'ascèse, et des actes de bonté pour leurs semblables et s'offrir, en une pureté que seul Dieu peut juger, en holocauste intellectuel, moral, pour ce Deus absconditus, qu'ils désiraient voir. De telle sorte, qu'ils ont voulu et agi en «homme [qui] désire conformer sa volonté à celle de Dieu.»

 

 

4.Ainsi donc, l'enseignement théologique de l'Eglise selon lequel le désir implicite du baptême produit le même effet que celui du baptême de sang, se fonde sur le fait qu'en les deux cas, le non-baptisé remplit la condition commune de vouloir, par anticipation,consentir expresséments'il l'avait pu, au don de la Grâce sanctifiante de Dieu.

 

Sous l'aspect métaphysique, s'agissant du non-baptisé qui se trouve être le sujet subsistant, victime d'une erreur radicalement invincible, il n'apparaissait pas en mesure de connaître ici-bas ce Don, mais qu'il l'aurait accepté intégralement s'il avait été instruit dans la Foi. Le moteur de son salut réside donc dans son désir, au sujet duquel la lettre du Saint-Office du 8 août 1949 relative au RP Feeney, précise qu'« un désir implicite ne peut pas non plus produire son effet si l’on ne possède pas la foi surnaturelle « car celui qui s’approche de Dieu doit croire qu’il existe et qu’il rémunère ceux qui le cherchent » (Heb. XI, 6)

 

La forme est le don actuel de la Grâce lors du trépas, et la fin est l'union à Dieu. Le critère théologique rejoint le détermination psychologique et il s'avère bien conforme à la célèbre pensée de Pascal « tu ne me chercherais pas si tu ne m'avais déjà trouvé »(P.553). C'est à ce titre, qu'il peut peut le cas échéant et selon la volonté souveraine du Bon Dieu bénéficier de la Rédemption et de la vision béatifique à sa mort. (cf. § 5,1)

 

 

En effet, C'est sous le bénéfice de ces remarques, que le pape Pie XII (ibid.) a invité ces non-chrétiens à « sortir d’un état où nul ne peut être sûr de son salut éternel ; car, même si, par un certain désir et souhait inconscient, ils se trouvent ordonnés au Corps mystique du Rédempteur, ils sont privés de tant et de si grands secours (etc) ».

 

Il faut répéter queseuls ceux qui possédant les dispositions théologales que nous venons d'exposer et qui peuvent invoquer une ignorance radicalement invincible pourront être considérés comme placés d'une façon particulière sous la motion du Saint-Esprit, et appartenir à « l'âme » de l'Eglise, telle que la définit le Catéchisme de Saint Pie X. Ils n'appartiennent pas à l'organisme visible.

 

 

 

 

Au terme de ces quelques réflexions,

 

force est de conclure que plus généralement, c'est parce que d'orgueilleux fidèles négligent les origines de la Révélation, et ne passent pas leurs ratiocinations au crible de l'intelligibilité réaliste (au sens thomiste) qu'en a donnée ab initio le Magistère, qu'ils inventent motu proprio, une « doctrine ajoutée » au Dépôt de la foi. Cet ajout personnalisé (cf.Adrien Loubier qui y voit la racine de la « physiologie sectaire ») peut être de l'ordre d'une  "Autorité monophysite" ; en ce sens elle va du caractère primordial de la « Hiérarchie Traditionnelle », révérée en soi, chez les lefebvristes , (et à l'opposé) au caractère autoritaire de l'interprétation littérale du Magistère, par exemple par le zinsisme apocalyptiste. Mais il se déploie tout autant, et dans un autre ordre, celui d'une « communion arienne », qui s'étend de l'universelle et « Fraternelleambiance » conciliaire, jusqu'à (et à son contraire) la fermeture de la prédestination ritualiste du feeneyisme.

 

Les tenants de ce dernier semblent oublier que les conditions souvent tragiques de la condition humaine sont prises en considération, aussi, par le Soleil de Justice et l'Etoile du Matin. N.-S. J.-C. (Mt 19,21) nous dit : « Vends tout ce que tu possèdes [...], puis viens », par le baptême de désir, pour le premier, ou le dernier, jour ; et il nous dit ensuite « et suis-moi » par le baptême d'eau pour chaque jour.

 

 

Amabilus Manziaci, 11 septembre 2014.

 

 

 

 

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